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Ça n'arrête pas de revenir. Dedans vous, la vie, elle est plus là. Dernières images. Je les imagine. Ça sera dans longtemps. Pas tellement. Ça sera pour toujours.

Les mots restent coincés, tout serrés en boule. Alors je promets : je serai là, tout près, et puis je vous dirai merci pour tout, et aussi que je vous aime pour l’éternité. Après, ce sera trop tard. Alors je les débloquerai les mots, il n’y aura plus la boule, ça viendra à la queue leu leu, bien en ordre, tout comme il faut.

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Ils sont transparents pour l’instant les mots, mais ils font quand même mouiller les yeux. Je prends cette boîte à images qui m’accompagne. Ça fait un peu silence dedans moi. Je m’assèche. Je suis adulte. Je peux raconter, voir, décortiquer, retenir. Je peux toucher tout ça : c’est aussi en dehors de moi. J'assiste. Je suis là.

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Ça se verra que je veux vous rendre hommage et que je veux décrire comment c’est quand ça arrive. Et c'est comme à contresens tout ça : l'expérience la plus singulière peut des fois caresser l'universel. Moi je caresse vos joues pour l'instant, et j'appréhende : un jour, elles seront si froides. 

 

Ça commence un peu bizarre. La vie, elle vous relègue à l'intérieur, et puis on est collé à des habitudes. Et puis ça se désagrège et c’est comme frelaté, altéré, et ensuite le mécanisme il chavire. Ça cesse d'aller à rebours de l'entropie.

 

Je veux tout raconter, parce que je dois accepter, survivre, et apprendre comment on fait pour mourir. C’est un peu un mystère : la souffrance, et puis partir, laisser. Vous me l’apprendrez tout ça, parce que pour toujours, vous continuerez à m’apprendre ce qui compte pour de vrai.

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